Un peu de contexte:
Selon, le dernier baromètre de l’APEC, 84% des entreprises anticipent des difficultés de recrutement pour le dernier trimestre 2022 alors que dans le même temps 36% des cadres ont l’intention d’entreprendre des démarches actives pour changer d’entreprise dans les 12 mois.
Si on fait un retour en arrière, voici ce qu’ont traversé les cadres ces dernières années :
- 2020: la plupart des cadres ne sont pas dans les premières lignes exposées au COVID mais leurs conditions de travail sont anxiogènes : Télétravail sans préparation, management à distance, désorganisation, crise sanitaire, problématiques de garde d’enfant …
- 2021 : La croissance repart et la charge de travail aussi ! Néanmoins les entreprises restent pour beaucoup frileuses sur la hausse des salaires et la transformation des modes de travail
- 2022: Les entreprises commencent à récompenser les cadres avec le dégel des salaires mais l’inflation rogne l’impact de ces évolutions (prévision d’inflation à 5,3% à la fin d’année)
Autre mouvement de fond :
Le travail n’occupe plus la même place dans la vie des salariés français et l’engagement collaborateur n’est plus maximisé avec les mêmes leviers.
Selon une étude Ifop pour la Fondation Jean Jaurès, le travail n’est « très important » que pour 24 % des Français d’aujourd’hui, alors qu’ils étaient 60 % dans ce cas en 1990, la différence est très significative ! Loin devant, les nouvelles préoccupations des français sont la famille bien sûr mais surtout les loisirs, puisqu’ils sont « très importants » pour 41% des interrogés.
Quelles attentes déduire de ces tendances de fond ?
Selon l’étude IFOP “mobilité et nouveaux modes de travail : qu’attendent les cadres pour la rentrée 2022”, les cadres attendent avant tout une plus grande liberté temporelle et spatiale et du temps pour … autre chose que le travail :
- 65% souhaitent un passage à la semaine de 4 jours sans perte de salaire
- 52% souhaitent la possibilité d’adapter leurs plages horaires de travail pour mieux accommoder leur vie personnelle
- 49% souhaitent une convention d’entreprise autour du télétravail pour que cela entérine cet acquis
Par ailleurs, 54% d’entre eux seraient prêts à changer de ville pour rechercher un meilleur cadre de vie quitte à faire des concessions sur un changement de métier par exemple.
En revanche seuls 21% d’entre eux sont prêt à avoir un niveau de poste moins élevé et 19% sont prêts à accepter une baisse de salaire
Alors que le taux de chômage est au plus bas depuis 2007 avec une prévision d’atterrissage par l’Insee à 7% à la fin d’année, les cadres sont clairement en position de force pour faire entendre leurs souhaits.
Quelles pistes d’actions pour les politiques RH de vos entreprises ? En voici trois … pour commencer 🙂
- La mise en place de “stay interview” pour mener des échanges individuels, qui ne soient pas des évaluations, et visent à s’assurer de comprendre ce qui fera rester les cadres à moyen et long terme dans leur entreprise
- Mettre en place des politiques de flexibilité réelle dans l’entreprise sur le lieu ou le temps de travail des collaborateurs. Ces aspects sont maintenant un must have non négociables pour les cadres
- Considérer la recherche de bien être de manière plus profonde que la mise en place de teambuildings et autres évènements internes. Les cadres ont besoin de temps pour leurs projets personnels et leurs loisirs. Quid de la semaine de 4 jours ? Quid de leur laisser des plages horaires libres pour entreprendre, s’investir dans des projets RSE, des associations, leurs loisirs ?
Si vous souhaitez une
formation au recrutement et au sourcing qui vous aidera à faire preuve d’empathie envers vos collaborateurs pour mieux comprendre leurs attentes, je vous conseille sans hésiter l’Ecole du recrutement !
Sources
- Apec baromètre T3 2022
- INSEE/ banque de France
- Etude IFOP pour Cadremploi juillet 2022 “mobilité et nouveaux modes de travail : qu’attendent les cadres pour la rentrée 2022”
